Amazon Prime Days passent à 4 jours : opportunité ou piège pour les marques ?
3 minutes pour comprendre cette nouveauté de tonton Jeff
Depuis 2015, Prime Day est un événement phare d’Amazon, réservé aux membres Prime. Initialement prévu sur une journée, il est rapidement passé à deux. Et cette année, Amazon a annoncé que ce sera désormais quatre jours. Un changement qui cache bien plus qu’un simple allongement du calendrier.
Pourquoi allonger la durée ?
Côté com', c’est un coup bien pensé. Doubler la durée permet de renforcer l’image de l’événement : plus grand, plus incontournable, plus visible. Les médias en parlent davantage, les réseaux s’emballent, et Amazon peut fanfaronner avec un event qui sera encore en croissance.
Plus de clients, plus de ventes
Mais ce n’est pas que de la com'. En prolongeant les Prime Days, Amazon vise aussi à convertir plus de clients au programme Prime. Plus l’opération est longue, plus les consommateurs ont de temps pour comparer, repérer les bonnes affaires et acheter sans la pression du « tout de suite ». Et plus ils restent sur la plateforme.
Mieux gérer la logistique?
Cette stratégie permet également de lisser les pics de trafic. Lors des éditions précédentes, la plateforme a pu rencontrer des problèmes de gestion des stocks ou faire face à des saturations logistiques, notamment lorsque les commandes affluent massivement en quelques heures. En étalant l’événement sur quatre jours, Amazon peut mieux répartir la demande, éviter les ruptures de stock trop rapides et minimiser les délais de livraison.
Sur le papier cela fait encore une fois sens, dans la réalité a voir.
Et pour les vendeurs dans tous ça?
C’est là que ça se complique. Car Amazon n’est pas un simple distributeur : c’est une place de marché, où les vendeurs paient plus que jamais pour exister. Participer aux Prime Days, c’est investir : promos, pubs sponsorisées, frais logistiques (surtout en FBA)… Chaque jour supplémentaire, c’est un coût en plus.
Et ça, Amazon le sait. Plus l’événement dure, plus les vendeurs doivent maintenir leurs offres, leurs campagnes, leurs stocks. Pour rester visibles, ils n’ont pas le choix.Et dans ce contexte Amazon est sûr de gagner a tous les couts/coups
Visibilité VS rentabilité
Car oui, pour les marques, Prime Day reste une vitrine énorme. C’est un vrai levier pour booster la visibilité, améliorer le ranking produit, et générer du volume. Mais à quel prix ?
Les promos peuvent grignoter sévèrement les marges. Et même avec une promo, il reste difficile de couper les dépenses publicitaires si l’on veut espérer émerger au milieu de la masse.
Amazon a d’ailleurs récemment revu les conditions de ses promotions. Et pas dans le sens des vendeurs : plus de critères, plus de coûts. Il va falloir s’adapter vite, sous peine de voir la rentabilité s’effondrer.
Le risque d’un modèle qui s’étire
L’autre enjeu, plus global, c’est cette course permanente à la promotion. Black Friday est devenu Black Month. Et Prime Day glisse doucement vers une Prime Week.
On habitue le client à attendre les deals. À ne plus acheter sans promo. À zapper les prix « normaux ».
Et pendant ce temps, les marques tirent sur leurs marges, rognent sur la pub, et s'épuisent à suivre le rythme. Sans vraie stratégie, c’est le meilleur moyen de jouer le jeu d’Amazon à perte. Jeu qui réside je vous le rappelle a prendre votre marge.
Alors, on y va ou pas ?
Pas de réponse universelle. Il faut comme toujours savoir compter. Est-ce que la promo est viable avec les coûts pubs et log ? Est-ce qu’on a du stock à écouler ? Est-ce qu’on a besoin de visibilité ? Est-ce que nos concurrents sont agressifs sur les prix ?
Bref, on analyse son contexte. On évite de suivre juste parce que « tout le monde y est ». Prime Days, ce n’est pas un passage obligé. C’est une opération tactique, à activer quand c’est pertinent. Pas une tradition à subir.
Vous voulez challenger votre vision, n’hésitez pas me questionner en laissant en commentaire, par email ou sur linkedin